Flash HSS
Flash HSS
Quand on pratique la photographie, il y a forcément, à un moment donné, un manque de lumière, ou, le besoin d’avoir une source d’appoint. C’est là que le flash va intervenir pour redonner le petit coup de photon supplémentaire. Souvent les photographes amateurs fixent leur flash sur le sabot de leur appareil photo et utilisent le mode automatique. Cette méthode n’est pas la bonne.
Dans le cas d’un professionnel, il va utiliser un gros flash de studio et calculer l’exposition avec un posemètre, ou bien, composer sa lumière avec plusieurs sources, aidé d’un calculateur ou grâce à son expérience. Cette méthode est bonne, mais peut aboutir à une impasse dans certains cas.
Que vous soyez amateur ou professionnel, ou simplement un passionné comme moi, vous avez besoin d’utiliser votre outil créatif au-delà des bases que l’on vous apprend dans les livres, les tutos ou dans les formations.
Nous allons prendre plusieurs cas ou vous allez devoir sortir des bases du manuel.
- Premièrement, si vous souhaitez utiliser votre flash en extérieur pour réaliser un portrait à contre-jour.
- Deuxième cas, si vous voulez photographier un objet qui se déplace à grande vitesse et le figer.
- Troisième cas, réaliser une commande client en extérieur avec un modèle dans un espace ouvert avec de fort décalage d’exposition et de contraste.
Si vous partez avec les techniques de base que l’on vous a apprises, vous allez vous « planter ».
Alors comment faire ? Reprenons chaque cas cité et étudions cela d’un peu plus près.
Mais avant, reprenons la définition d’un flash (professionnel et amateur), je déconseille l’utilisation des flashs dis « amateur » ou ayant des caractéristiques de faible puissance ou n’ayant pas la possibilité de modifier les réglages de façon manuelle.
Je vous conseille d’utiliser de base, un flash dit « sabot » avec une tête orientable et avec un nombre guide (puissance lumineuse) d’au moins 50. Et surtout qui peuvent être synchronisés à haute vitesse et utilisant un connexion Wireless. Car autrement cela ne fonctionnera tout simplement pas.
Je vais prendre l’exemple du premier cas, en utilisant un boîtier Fuji X100V, appareil compact à objectif fixe et offrant le double avantage d’avoir une visée optique et/ou numérique.
Le flash sera un Pentax. Et oui ! on peut travailler avec plusieurs fabricants ou marques différentes.
La synchronisation se fera par l’intermédiaire d’une télécommande Godox simple. Je relirai celle-ci à la synchro flash du boîtier. La seconde partie de la télécommande, récepteur, sera relié avec le flash Pentax.
Maintenant, sur le boîtier, je vais aller dans le menu de celui-ci et choisir la synchro « haute vitesse » (HSS). Il me reste plus qu’à faire des essais pour trouver la bonne exposition.
Dans notre cas, notre modèle est en extérieur et en contre-jour. Vous allez mesurer l’exposition du fond (exemple : f11 à 1/500) et de votre modèle (en spot) f2,8 à 1/60.
Là, vous vous dites comment je vais faire ? Car vous vous dites, que la synchro maxi entre le boîtier et le flash est de 1/250 ? Vous allez changer aussi les réglages sur votre flash et passer en mode haute vitesse (HSS).
A partir de ces données, vous allez calculer votre exposition sur l’environnement de votre modèle : f11 à 1/500. Votre flash sera positionné à demi puissance (mode manuel) et vous déclenchez. Vous pouvez vous servir d’un flashmètre, mais avec deux ou trois essais, vous allez trouver la bonne exposition. Et là, surprise : votre modèle est bien exposé et le fond aussi.
Vous êtes satisfait de votre travail, mais il manque le petit plus à votre photo pour obtenir l’image comme dans celle des magazines de mode, le flou d’arrière-plan.
Avant de vous révéler le secret de fabrication de notre exemple, je vais revenir sur le cas avec une synchro rapide pour figer le mouvement.
Nous allons passer sur notre réflex, ici un Canon R6. Dans vos menus, vous devez trouver celui qui vous propose la synchro flash second rideau. Cette fonction permet non plus d’ouvrir et de fermer l’obturateur au moment ou vous déclencher, mais juste avant que celui-ci se ferme.
La différence est que si vous faite une photo normale (sans flash) à faible vitesse, 1/15 par exemple.
Votre image sera floue si vous êtes fixe et qu’une voiture passe devant au moment de la photo.
Si avec votre corps vous suivez le déplacement de l’objet, vous allez obtenir un flou d’arrière-plan sous forme d’un filé.
Maintenant, refaite la même expérience en ayant un flash. Votre image sera une voiture avec du flou qui se superpose. Pour résoudre le problème, on synchronise au deuxième rideau, et là, votre voiture sera nette sans un flou qui vient se mettre dessus.
Si vous appliquez cette technique à la synchro haute vitesse, vous obtiendrez une image équilibrée même si le fond et l’objet n’ont pas le même équilibrage de lumière.
N’hésitez pas à vous amusez et faire des essais, vous serez surpris du résultat.
Revenons à notre troisième cas, qui vous permettra aussi d’obtenir de magnifique portrait.
Je vous présente la scène : Une jeune femme est appuyée sur le nez d’un avion à hélice avec sa main sur la carlingue. Elle est à moitié à l’ombre, sa main au soleil. Le fond est éclairé par un beau soleil de printemps.
Notre photographe, (vous ). Voulez que l’arrière-plan reste flou, que le modèle soit bien exposé. Avec votre reflex équipé d’un objectif de 85 mm, vous savez en regardant dans le viseur et à la lecture des informations d’exposition (f11 – 1/500) que votre image sera nette du modèle à l’arbre qui se trouve au loin. Vous allez positionner votre source de lumière (flash pro monté avec un diffuseur) de façon à exposer la jeune femme de trois-quart.
Vous choisissez une ouverture de diaphragme à f2,8 pour obtenir un beau flou d’arrière-plan. Sauf que voilà, votre vitesse de prise de vue vient de grimper à 1/8000 de seconde.
C’est à ce moment que vous allez utiliser encore une fois la synchro haute vitesse (HSS). Votre flash professionnel n’aura aucune difficulté à mon monter à cette vitesse, mais votre reflex avec une vitesse mécanique non. Retournez dans le menu de votre boîtier et passez en vitesse électronique. Votre problème est résolu. Simple, il vous reste qu’à trouver le modèle et l’avion (sic).
Si vous ne possédez pas un boîtier de ce type, l’autre solution est d’utiliser un filtre gris neutre pour diminuer l’exposition et ainsi obtenir une vitesse plus raisonnable.
Je vous ai présenté trois techniques pour réaliser de belle prises de vues qui sortirons de l’ordinaire et ne plus être un simple amateur.
Les appareils actuels offrent des spécificités techniques hors normes, avec des possibilités, il y a quelques années à peine, impossibles à réaliser. Vous avez entre les mains, des technologies qui vont vous permettre de décupler votre créativité.
Mais comme le disait Alexey Brodovitch à la direction artistique du magazine Harper’s Bazaar de 1934 à 1958 : « Ce n’est pas l’appareil que fait la photographie, mais la tête qui est derrière »