Un spécialiste
Comment devient-on un spécialiste ?
Pour répondre à cette question, il faut plusieurs ingrédients : beaucoup de travail, de la passion, l'envie d'apprendre, de comprendre et de vouloir transmettre ce que l'on a acquis toute sa vie. Personnellement, je suis passé par plusieurs étapes qui m'ont amené dans différentes directions et qui aujourd'hui me servent encore. A l'école, on essaie de vous mettre dans une case. Cela fonctionne pour beaucoup, mais cela n'a pas marché pour moi de cette façon.
L'école n'a pas été mon fort. J'ai comme tout le monde appris les bases, mais arrivé à l’âge de 13 ans, j'ai découvert l'astronomie. Passion qui m'est restée pendant plusieurs années, allant même jusqu'à fabriquer un télescope à miroir de 180 mm de diamètre (Info pour les spécialistes !). Cependant la pollution des villes ne fait pas bon ménage avec les observations nocturnes. C'est deux ans plus tard que je découvre la photographie et surtout le développement. C'était magique de voir cette image apparaitre sur le papier. Je suis "tombé en amour" comme disent les canadiens de ce procédé.
Inspiration
Il m'a fallu plusieurs années pour apprendre à essayer de faire de bonnes photos comme celles que je voyais dans les magazines et les livres. J'ai même entrepris de monter mon propre labo noir et blanc dans ma chambre. Je photographiais tout ce qui passait devant mon objectif, à tel point que j'achetais des rouleaux de film de 30 mètre que je chargeais dans des bobines récupérées de films usagés.
Je travaillais toutes mes vacances pour me payer un appareil photo reflex. Deux mois de salaire d'été pour un reflex Miranda RE-II, le graal pour moi. J'acquis au fur et à mesure des objectifs. A l'époque pas de mise au point automatique, tout en manuel. Je perfectionnais ma technique et apprenais beaucoup. Même pendant mon service militaire, j'ai réussi à faire des photos partout, à tel point que le colonel croyait que c'était moi le photographe officiel du régiment.
En sortant de l'armée, je voulais devenir photographe. C'était l'époque du film "Blow Up" qui donnat l'envie à plein de jeunes garçons de devenir photographe. J'entrepris de faire le tour de toutes les agences parisiennes pour trouver un job et rentrer dans celle-ci. Mais mon manque d'expérience ne me permis que d'obtenir des refus du genre : "Reviens nous voir dans 10 ans", je sortais à chaque fois déçu et parfois en colère en me disant que si personne ne me donnait ma chance, je pourrais jamais commencer. Pourtant la chance me sourit au bout d'une dizaine de refus. Une petite agence cherchait un laborantin noir et blanc. Fier comme un béotien, j'affirmais connaitre le laboratoire en citant ma seule expérience chez un photographe de quartier qui me faisait tirer les photos d'identité.
Le grand saut dans le labo
Je me rappelle encore de mon premier jour. Arrivé à 6h45 pour commencer à 7h, je me retrouvais devant la porte de l'agence au fond d'une petite cour dans le XIe arrondissement de Paris. Mon cœur battait la chamade en me retrouvant seul devant la porte close, les clés de celle-ci à la main. J'ouvre et rentre à l'intérieur en cherchant l'interrupteur général. Il fait sombre, nous sommes au printemps, le jour n'est pas encore levé. Après plusieurs secondes, je finis par le trouver.
Chaque matin, c'était la même mise en place… Développer les films N&B arrivés tard dans la nuit, faire les planches contacts pour l'editing du matin, puis les tirages de lecture et enfin les agrandissements définitifs pour la livraison aux journaux en fin de journées, je ne chômais pas. Cétait une belle époque.
Pendant les journées calmes, je partais faire des photos de façon à m'entrainer. Je les développais le lendemain matin. Je travaillais de cette façon plusieurs années en apprenant le plus possible. Aujourd'hui, après avoir été à mon compte, travaillé dans différents domaines, créé des sociétés, (toutes dans le domaine de la conception visuelle), je pense encore à toutes ces images que je réalise et je souhaite continuer à les vendre grâce à ce site que je viens de mettre en place après de nombreuses heures de travail. J'espère qu'il trouvera son public et n'hésitez pas à me contacter.